
Au Challenger de Cherbourg (Manche), Kenny de Schepper fait partie des meubles. Les bénévoles le chérissent, les ramasseurs de balles le vénèrent, le public l’adore et les organisateurs le considèrent comme un ami.
Depuis sa première participation, en 2008, le Toulousain n’a manqué qu’une seule fois son rendez-vous annuel dans le Cotentin, en 2019. Vous pouvez croire que sa blessure était suffisamment sérieuse pour le priver de « son » tournoi…
Cette victoire de Kenny me fait un bien fou ! La semaine ne pouvait pas mieux commencer.
« Le Challenger fête ses 30 ans et Kenny a participé à la moitié des éditions, c’est un symbole très fort à mes yeux », souligne Anthony Thiébot, le directeur, qui n’a pas longtemps hésité avant d’attribuer une wild-card au 353e mondial pour cette année anniversaire, en récompense de sa fidélité.
« Je n’oublie pas que Kenny venait jouer chez nous quand il était dans le Top 100 alors qu’il pouvait disputer des tournois plus huppés. C’est vraiment un mec bien, humble, discret, posé. Et il ne se force pas à être sympa avec les gens, c’est naturel chez lui. »
Régulièrement, l’ancien 8e de finaliste à Wimbledon prend le soin de demander des nouvelles de la famille Thiébot. En octobre 2022, il a même profité de la participation de sa petite amie à l’Open féminin 50 pour se faire inviter à manger chez Anthony. « Au fil du temps, on a vraiment tissé une belle relation avec lui. »
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Comme un jeune homme de 35 ans…
Si le Challenger de Cherbourg est réputé pour être un tournoi familial, Kenny de Schepper est clairement devenu un membre de la famille. « Je prends toujours autant de plaisir à venir là. J’habite à l’autre bout de la France, mais je me sens ici chez moi », confirme le fringant vétéran (35 ans), qui a déroulé ce lundi 13 février 2023 le tennis de ses plus belles années pour bouter hors du tableau la tête de série n°8, le Suisse Alexandre Ritschard. Mal embarqué, mené une manche à rien et breaké dès l’entame du deuxième set, l’ancien chouchou de Chantereyne, affûté comme jamais, a été réveillé par le public de Jean-Jaurès pour renverser la situation. « Ça doit être l’air du pays qui me fait bien jouer ici ! Le site a changé, mais c’est le même court, les mêmes tribunes, les mêmes têtes… Et j’aime bien ! », sourit le canonnier (12 aces ce lundi), toujours aussi redoutable et spectaculaire en indoor.
« Ça me tient à cœur d’être performant ici, notamment pour remercier la famille Thiébot qui m’a souvent donné un coup de pouce. J’espère aller loin dans le tableau. »
En attendant de le retrouver au second tour, ce bel athlète, incroyablement mobile pour sa taille (2,03 m), a déjà prouvé que l’âge de la retraite pouvait attendre et apporté au passage la plus belle des réponses à ceux qui considéraient son invitation comme une forme de favoritisme. L’amour de Cherbourg lui donne des ailes…