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Tennis. Loin de la guerre, ils gagnent ensemble à Cherbourg, raquettes en main

Le Biélorusse Ivan Liutarevich et l'Ukrainien Vladyslav Manafov, aux côtés d'Anthony Thiébot et d'Alexandre Sidorenko, lors de leur discours après avoir remporté la finale du double du Challenger de tennis de Cherbourg.
Le Biélorusse Ivan Liutarevich et l’Ukrainien Vladyslav Manafov, aux côtés d’Anthony Thiébot et d’Alexandre Sidorenko, lors de leur discours après avoir remporté la finale du double du Challenger de tennis de Cherbourg. (©Nadine DJEBBAR)

Ils ont les bras après une dernière volée gagnante. Samedi 18 février, en début d’après-midi, avant les demi-finales du tableau de simples, Vladyslav Manafov, l’Ukrainien, et Ivan Liutarevich, le Biélorusse, ont remporté le tournoi de double du Challenger de tennis de Cherbourg, malgré la résistance de leurs rivaux polonais (7-6, 7-6).

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Nous remercions l’organisation. La semaine a été très agréable, nous avons été bien accueillis ici. En plus, nous avons joué un bon tennis pour l’emporter. Que demander de plus ?

Vladyslav ManafovTennisman

Ce mois-ci, le duo s’était déjà imposé au Challenger de Vilnius, en Lituanie. Une carrière professionnelle loin des projecteurs, mais tout aussi noble, passée par des chemins de traverse pour pouvoir vivre de leur passion.

Partenaires privilégiés

La semaine prochaine, la guerre en Ukraine aura commencé depuis un an. Le 24 février 2022, alors que des chars russes étaient entrés en Ukraine depuis le Bélarus pour attaquer Kiev, Vladyslav Manafov et Ivan Liutarevich étaient sur un court de tennis, à Astana, au Kazakhstan. Une vie à faire le tour du globe. Et puis, un jour, son propre monde s’écroule, à plusieurs centaines kilomètres de là.

Deux jours plus tard, la paire ukraino-biélorusse avait battu en finale d’un tournoi aux allures d’antichambre un tandem russe au terme d’un match tendu.

La curiosité du tournoi

« Depuis le tirage au sort du tableau, on en parlait, raconte Anthony Thiébot, directeur du tournoi cherbourgeois. Ça a fait quelque chose aux gens de voir un Ukrainien et un Biélorusse jouer ensemble dans le contexte actuel. C’est tout un symbole ! Les gens dans le public sont souvent pour eux, comme on a pu le voir aujourd’hui. »

Sur le tableau et dans les programmes, seule la nationalité ukrainienne de Manafov est affichée. Comme pour les Russes, la bannière biélorusse est anonymisée dans de nombreuses compétitions sportives internationales depuis des mois.

Né à Kiev il y a 29 ans, Vladyslav Manafov est 825e mondial en simple. À trois reprises, il a eu l’honneur de représenter son pays en Coupe Davis. De son côté, Ivan Liutarevich, né à Minsk il y a 26 ans, a été 693e mondial à son meilleur, l’an passé. Les deux hommes se sont affrontés une fois, au Kazakhstan, au 1er tour d’un tournoi 25 000 $. Le Biélorusse avait gagné par abandon.

Depuis plusieurs années, ils jouent ensemble en double et sont devenus partenaires privilégiés. Au fil des mois, et alors que plusieurs athlètes ukrainiens se sont engagés arme au poing dans le conflit, la guerre n’a rien changé entre eux.

Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, l’attitude du Bélarus, proche allié de Moscou, est pourtant surveillée de près par Kiev et ses partenaires occidentaux, qui redoutent une entrée de Minsk dans le conflit. « C’est bien qu’ils aient eu le droit de continuer à jouer ensemble, se réjouit Anthony Thiébot. Que la politique n’ait pas cassé leur duo. »

Samedi, la cérémonie de remise du trophée a dû être écourtée, car 45 minutes plus tard, un train partait vers Paris, point de départ d’une nouvelle aventure tennistique quelque part dans le monde.

La guerre n’a rien changé entre eux

« C’est la course », sourit Ivan Liutarevich, en signant un autographe à l’icône locale, Fafane, avant de prendre une navette pour l’hôtel récupérer ses affaires en vitesse. Il fête ce dimanche 19 février son anniversaire avec un nouveau titre en poche. Le tournoi de Cherbourg étant la plus belle victoire de sa carrière.

À plusieurs milliers de kilomètres de là, dans son pays, l’inquiétude grandit. Cette semaine, au poste-frontière de Dzivine, côté biélorusse, des médias internationaux ont été invités à constater la situation. Les gardes locaux accusaient les Ukrainiens de vouloir les entraîner dans la guerre. Leurs pays se regardent en chien de faïence. À Cherbourg, ils ont levé le trophée ensemble.

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