
La lutte à coup de plantations d’arbres. Le conflit qui oppose depuis plusieurs années la mairie et des habitants et collectif d’associations du quartier des Pradettes au sujet de la friche de Bordeblanche vient de connaître un nouvel épisode, en ce début d’année 2023, à Toulouse.
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Un projet de ferme urbaine versus des logements
Pour rappel, une partie des habitants de ce quartier situé à l’ouest de Toulouse milite pour la création d’une ferme urbaine et d’un jardin pédagogique sur ce terrain qui appartient à la municipalité.
Mais la mairie de Toulouse a d’autres projets : la construction de 375 logements et d’équipements publics. Un projet qui avait été stoppé plusieurs mois en 2022, comme l’expliquait Christophe Alvès, maire de quartier à Actu Toulouse, en avril dernier.
« Ces projets de logements ont été mis en suspens pour 18 mois afin de permettre aux porteurs de projet souhaitant installer une ferme urbaine de présenter un dossier concret et consolidé. Ce délai s’est achevé le 1er avril 2022 sans projet viable et totalement financé, ni fermier identifié. »
Plantation de 150 arbres sur la friche
Malgré la fin de non-recevoir de la mairie, les habitants ont continué à se mobiliser. Recevant notamment en novembre dernier le soutien de l’association ANV-Cop 21, spécialiste des actions non-violentes.
« On avait récupéré des arbustes auprès de notre réseau pour les planter sur le terrain, se souvient Philippe Lebailly, coprésident de l’association Natures qui porte le projet de ferme urbaine. Grâce à une brèche dans le grillage, on avait pu pénétrer sur les lieux et planter 150 arbustes. »
Les arbres déplantés… puis replantés
Une plantation jugée illégale par la mairie de Toulouse, qui estime que les planteurs d’arbres sont rentrés « par effraction » sur le site de Bordeblanche, qui est habituellement clôturé.
En ce début d’année 2023, les arbres ont ainsi été déplantés du site de Bordeblanche. » Ces plants étaient voués à la destruction lors du lancement des travaux », explique la mairie de Toulouse. « Pour les sauver, les services de la collectivité les ont déplantés et placés dans des conditions propices à leur survie. »
Une partie des arbres n’a cependant pu être sauvée : certains étaient morts, d’autres avaient des racines trop peu importantes selon les explications des services municipaux. Enfin la mairie a choisi de ne pas garder certaines espèces, jugées trop invasives et pas adaptées.
Avec les enfants des écoles
Les enfants d’une école voisine ont ensuite été sollicités pour une opération de replantation dans le parc des Cèdres. La mairie a aussi rajouté une quarantaine de plants issus de ses propres serres.
Un procédé qui ulcère le co-président de l’association Natures qui estime que l’école a ainsi été prise à partie malgré elle dans le conflit qui oppose mairie et riverains autour du devenir de la friche de Bordeblanche.
« Lorsque le maire du quartier a proposé à la direction de la maternelle Violet Le Duc de planter ces arbres, il a omis d’en indiquer leur provenance, instrumentalisant de fait l’équipe enseignante et les enfants dans un conflit qui oppose la mairie aux associations et habitants du quartier des Pradettes. Le maire de quartier a vraiment des attitudes critiquables et qui nous inquiètent. »
Le terrain bientôt mis en vente
Malgré l’opposition des riverains, le devenir de la friche de Bordeblanche devrait se régler prochainement. La mairie indique ainsi à Actu Toulouse que « dans les prochains mois, une délibération sera proposée au vote du conseil municipal, autorisant la vente par soumission cachetée de terrains appartenant à la mairie. Cette vente sera adossée à des exigences de haute qualité environnementale. »