
La facture de chauffage fait tousser les copropriétaires dans le quartier d’Amouroux. La hausse conséquente de leurs charges ne passe pas, d’autant que certains habitants sont mal chauffés par le système collectif vieillissant de la résidence.
« Le gros problème, c’est que nous avons un chauffage collectif : c’est un chauffage au sol, alimenté par une chaufferie qui fonctionne au gaz. On n’a pas la possibilité de monter ou descendre la température dans les appartements », explique Frédérique*, qui habite le quartier depuis plus de dix ans.
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+175% de charges
Face à la hausse des prix du gaz, la copropriété a décidé de baisser la température du chauffage, avec 18°C en journée. « On est des passoires thermiques, on a une très grosse déperdition de chaleur », déplore Frédérique. Dans son logement, la température atteint difficilement 16,5°C. « C’est la première année où j’ai aussi froid. »
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Malgré cet effort, la facture de chauffage a fait flamber ses charges. « L’année dernière, je payais 602€ toutes charges comprises pour trois mois. Là, mon appel de fonds est de 1640€ », confie-t-elle. Des copropriétaires ont monté un collectif pour dénoncer cette augmentation de 175%.
Un contrat à renégocier
« On est prisonniers de ce chauffage collectif, dénonce Frédérique. Il est en continu, on n’a pas de thermostat pour jouer dessus. Après, vous vous retrouvez à payer une somme astronomique en vous disant « En plus, j’ai eu froid » ! »
Ce système de chauffage collectif, on ne peut plus, c’est d’une autre époque. On n’est pas tous égaux face au froid : les personnes âgées qui restent toute la journée sur leur canapé vont avoir froid, alors que moi je ne suis pas là de la journée, si je n’ai pas le chauffage de la journée ce n’est pas grave. Ne pas avoir la mainmise sur notre gestion du chauffage, ça c’est très compliqué.
Pour les habitants, la priorité est de pouvoir renégocier le contrat avec leur fournisseur Dalkia, avant de lancer des travaux de rénovation thermiques. « L’isolation doit permettre de ne quasiment pas chauffer à certaines périodes », appuie-t-elle.
Des propriétaires prêt à vendre
La situation pourrait pousser certains propriétaires à vendre leurs logements. « Quand vous présentez les charges que vous avez par an, ça va être un problème, pressent Frédérique. D’autant que la loi va interdire la location des passoires thermiques à partir de 2025. « Il faut que ce soit fait rapidement mais c’est un gros chantier : 756 logements, répartis dans des bâtiments de 3-4 étages, c’est très vastes. »