
Un T enlacé par un S. Si toute la planète rugby connaît le logo du Stade Toulousain, le club aux 21 Boucliers de Brennus et 5 étoiles de Coupe d’Europe, peu de gens savent d’où il tire son origine. Tout commence au début des années 1950. L’histoire retient que Lucien Céréza, alors président du club, serait le premier à avoir eu l’idée de lui associer un sigle. Très simple, avec des lettres noires sur un blason rouge. Dans les archives du club, le plus ancien document officiel sur lequel on le trouve date de 1951.

Un style moyenâgeux
Alors que le logo ne fait son apparition sur le maillot des Rouge et Noir qu’au début des années 1970, son style évolue, peu à peu. Les lettres sont à présent manuaires : elles s’inspirent des écritures manuscrites, non liées, tracées à la plume, comme au Moyen-Âge.

Un plagiat manifeste
Certains observateurs se rendent alors compte d’une étrange ressemblance entre le sigle des pensionnaires d’Ernest-Wallon et… une mosaïque au sol de la chapelle Saint-Esprit de la basilique Saint-Sernin. On y voit les deux mêmes lettres enchevêtrées, dans un cercle. Mais rien à voir avec les initiales du club de la vierge rouge, il s’agit cette-fois de celles de Saint Thomas d’Aquin. Elles ont été inscrites ici par l’architecte Viollet-Le-duc, en 1874, 33 ans avant la création du club.
Auteur de l’Histoire du Stade Toulousain, aux éditions Hugo Sport, Étienne Labrunie concède qu’il y a là un « plagiat » manifeste. Et encore, le logo n’a pas encore pris sa forme définitive.

La folie des pin’s
Au début des années 1990, le pays est emporté par la mode des pin’s. Il s’agit de petites épinglettes en métal qui se fixent sur un vêtement, comme un badge. « Toutes les équipes de rugby s’en faisaient faire, à l’occasion d’une victoire en championnat par exemple. En les vendant, elles se constituaient ainsi une petite cagnotte pour les gueuletons de fin d’année ! » se souvient Serge Lemaire, historien incontournable du club des Rouge et Noir, auteur en 2015 de Stade Toulousain, une institution, aux éditions Hugo Sport. Dans une vieille boîte en carton, l’homme a conservé une quinzaine de ces pin’s aux couleurs des Stadistes. Ils sont tous différents. C’est le dessin de l’un d’entre eux qui passera à la postérité…

Une preuve irréfutable
Un pin’s fait en effet l’unanimité parmi les responsables du club, pour son esthétique et ses couleurs. À tel point qu’ils le reproduisent sur papier, afin d’illustrer les feuilles de match.
« À chaque rencontre, nous allions faire nos impressions chez EDF, un partenaire du club, qui disposait d’une des rares photocopieuses couleur de l’époque », précise Serge Lemaire, alors membre du bureau directeur du Stade. Il se souvient : « Un jour, au dessus de la photocopieuse, Georges Cayrol, un des dirigeants, avait voulu enlever une tâche à la gomme sur le sigle. Cela avait laissé deux parties un peu plus pâles, où il manque du rouge… ».
Aussi incroyable que cela puisse paraître, on retrouve ces traces de gomme sur le logo officiel du Stade Toulousain qui a été déposé, en même temps que sa marque, en 1994, par le secrétaire général Alain Laffont.
« C’était l’époque du rugby amateur, une histoire de famille. Tout était très artisanal ! » conclut Serge Lemaire.
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