
Va-t-on bientôt voir voler les drones au-dessus de notre tête ? Peut-on sauver des vies grâce à ces petits engins ? Si ce bijou de technologie est entré dans le quotidien pour un usage loisir, il se pourrait que le drone s’intègre bien plus vite qu’on le pense dans nos quotidiens.
Innov’ATM, PME innovante éditrice de logiciels installée à Cugnaux (Haute-Garonne), près de Toulouse, connaît ces engins par cœur. Ils sont à l’origine du logiciel TindAir né en 2020 en réponse à un appel d’offres. Deux ans après, ce consortium européen coordonné depuis la Ville rose relève déjà le défi de la cohabitation et de la sécurité des drones dans l’espace aérien.
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Un drone sécurisé pour tous
Cette PME innovante s’est lancée dans le drone en 2017, depuis l’émergence de cet engin du futur ne cesse de croître. Pour y faire face, Innov’ATM a d’abord lancé une plateforme française du nom de DroneKeeper.
Le but ? Faciliter la préparation des missions pour les télépilotes. « On centralise les données législatives et environnementales pour les contraintes de mission. Il y a beaucoup d’informations disparates sur les sites et beaucoup de texte ! On analyse, indique les zones interdites, les restrictions temporaires », précisé Stephane Bascobert, co-fondateur de cette start-up.
À cela s’ajoute, la nouvelle réglementation européenne, baptisée U-space, qui vise à sécuriser et faciliter la circulation de ces aéronefs.
Viens ensuite Tind’Air. « Le but du programme est de faire cohabiter dans l’espace aérien le drone et les autres aéronefs. De détecter et résoudre les conflits en temps réel », détaille Stephane Bascobert. Un logiciel innovant qui permettrait de sécuriser le drone dans des vols plus quotidiens.
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Le drone, déjà parmi nous
Mais ce petit aéronef est déjà parmi nous de plusieurs manières différentes. « On a les infrastructures de surveillance qui vole au-dessus des lignes ferroviaires, par exemple. Il est aussi utilisé pour surveiller les cultures dans l’agriculture, les manifestations en ville pour la sécurité », liste le co-fondateur toulousain. Et même dans la livraison de matériel médical et… dans le transport de passager.
« On a déjà fait des tests de ce genre de vol, il a très bien fait son travail. Mais on le voit avec la voiture autonome, on n’en est pas encore là », bien que des taxis volants soient déployés aux JO 2024.
Des essais, la société Innov’ATM en a même déjà fait en milieu périurbain à Toulouse. « On est très contents des résultats sur les drones, il y a une maturité technologique assez élevée. Mais pour le moment, ils ne sont pas encore autonomes. Il y a encore des télépilotes derrière pour résoudre les problèmes ou des trajectoires ».
Une forte demande
« Dans le domaine médical, c’est une vraie valeur ajoutée. Les urgences peuvent être rapidement assurées et elles seront plus facilement acceptées. Quand vous verrez une croix rouge sur le drone, vous serez plus en confiance », confie le gérant qui n’oublie pas toutes les critiques que le drone suscite : méfiance, pollution sonore, nuisance visuelle…
Cette année, des livraisons médicales seront réalisées dans toute l’Occitanie. « On a beaucoup de sollicitations de la part des hôpitaux ou des laboratoires. 200 routes aériennes sont à créer ! » Des autoroutes du ciel, qui deviendront payantes pour les utilisateurs de drone à l’avenir. Fini les vols en toute discrétion, « le drone n’est pas libre sauf dans des espaces ouverts », rappelle Stephane Bascobert.
Un moyen de locomotion plus rapide, décarboné, sans conflits aériens… ou presque. Puisque la biodiversité n’est pas entrée en ligne de compte dans ce programme.
Aujourd’hui, Innov’ATM veut consolider le logiciel Tind’Air et continuer à le développer. Pour enfin se tourner vers une automatisation totale du drone, sans télépilote, comme un grand.