Home Faits Divers Tribunal de Dax : un homme de 22 ans jugé pour onze agressions sexuelles en un an, dont trois sur des mineures
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Tribunal de Dax : un homme de 22 ans jugé pour onze agressions sexuelles en un an, dont trois sur des mineures

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Dans la salle, la plupart des onze jeunes femmes, dont trois étaient mineures au moment des faits, ont tenu à prendre place. Des quelques minutes d’effroi qu’elles ont vécues face à leur agresseur, chacune conserve une fêlure dont on ne sait si elle se refermera un jour. Seulement quelques-unes d’entre elles parviendront à venir dire leurs tourments à la barre au cours des débats, tenus par Laure Vuitton, la présidente du tribunal dacquois, presque cinq heures durant.

Voix neutre

« Je marche derrière ma victime. Je lui touche les fesses. Je la bloque pour éviter qu’elle se retourne, qu’elle me reconnaisse. Puis, je m’enfuis en courant », explique le prévenu d’une voix neutre, dès les premières minutes de l’instruction. S’il a touché la poitrine ou le sexe de ses victimes, c’est « par inadvertance ». Il réfute également toute violence, malgré des certificats médicaux établis par certaines de ses proies. « Jamais je n’ai porté un coup de poing sur une femme, ni même un coup de pied. »

« Je ne me rendais pas compte de ce que je faisais. J’étais dans une bulle. Je n’imaginais pas les conséquences de mes actes sur la vie de mes victimes », confie ce Landais, domicilié dans une commune du Sud-Est de l’agglomération dacquoise. Prolixe dès que la présidente lui demande de s’expliquer sur les agressions, étudiées une à une, le mis en cause peine pourtant à justifier ses « envies animales ».

Le trouble se fait d’autant plus grand quand la présidente évoque la dernière agression, en date du 31 juillet 2020. Voilà sept mois que le prévenu a été mis en examen, placé sous contrôle judiciaire après avoir été identifié par sept plaignantes et trahi par « un bonnet Nike réversible » rapporté au commissariat par son père : « Vous récidivez entre un rendez-vous chez le médecin et un autre avec les services pénitentiaires ! »

Le « pronostic sombre » posé par l’expert psychiatre et son homologue psychologue à l’égard de cet intérimaire de 22 ans se noircit, en prime, des deux mentions déjà inscrites à son casier judiciaire. Des agressions sexuelles, condamnées par le tribunal des enfants, en 2017. Puis d’autres, sanctionnées par celui de Mont-de-Marsan, le 20 septembre 2019, renvoyant à des atteintes sexuelles datées de l’été 2019, date des trois premières agressions sexuelles jugées ce jour.

Prédateur

Cet inquiétant profil – l’homme est défini comme « un serpent froid, un prédateur qui dit ne pas vouloir faire de mal » – contraste avec celles de ses victimes, représentées à l’audience par neuf avocates. Tour à tour, celles-ci racontent ce que ces femmes sont devenues, ce qu’elles partagent : « C’est un tsunami insidieux qui vous anéantit. » Les maux sont profonds, ils métastasent depuis leurs relations affectives, familiales ou professionnelles.

Les plaidoiries des parties civiles évoquent les « souffrances assourdissantes » des victimes, leurs « prises d’anxiolytiques » ou les « thérapies » entreprises. « L’agression ne dure que quelques secondes mais le processus de reconstruction prendra des années. » Les préjudices moraux demandés s’accordent sur 5 000 euros par femme agressée, en sus d’autres préjudices et des remboursements des frais de justice engagés dans la procédure.

« L’agression ne dure que quelques secondes mais le processus de reconstruction prendra des années »

En défense, Me Pierre Arjeau présente le prévenu comme « un homme qui ne s’est pas construit avec les bons repères ». Il invite les juges à réfléchir à « une peine qui aura du sens ». Quatre dossiers méritent, selon lui, une relaxe motivée par « un manque d’éléments probants », quand le parquet « souhaite frapper fort, au-delà de la raison ».

Représentée par la substitut du procureur, Lucie Delage, le Ministère public a en effet avoué requérir une sanction « relativement inhabituelle pour le tribunal de Dax ». Pour ce mis en cause, récidiviste, qui a « tenté jusqu’au bout de jouer avec la justice », celle-ci demande une peine de cinq ans de prison, prolongée d’un suivi sociojudiciaire d’une durée égale. Interdit d’exercer une activité physique auprès de mineurs pour dix ans, il ne pourra plus rentrer en contact avec ses victimes, devra les indemniser, travailler et suivre des soins. Faute de quoi, il serait incarcéré pour deux autres années.

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