Par Rédaction Vire Publié le La Voix le Bocage Voir mon actu Suivre
Au bout de 34 années de vie commune, loin d‘êtres roses pour ce couple perpétuellement sous tension, Fanny* quitte enfin Richard* emmenant Élodie*, leur fille adolescente. Toutes deux sont atteintes psychologiquement par tout ce temps passé avec un tyran domestique. Celui-ci a comparu mardi 6 avril devant le tribunal correctionnel de Caen (Calvados).
D’avril à décembre 2020
Richard, 61 ans, a été jugé en correctionnelle pour y répondre de harcèlement envers sa compagne et leur fille (propos, comportements répétés ayant pour effet la dégradation des conditions de vie entraînant une altération de la santé d‘autrui). Les faits datent d‘avril à décembre 2020 à Vire. S‘y ajoute violence par ascendant en 2019.
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Jaloux et possessif, il contrôle tout
Dès le début de leur relation, l‘homme se montre d‘une jalousie possessive. Impulsif et colérique, il ne supporte aucune contradiction. La vie du couple est rythmée par les disputes. Richard insulte et rabaisse régulièrement sa compagne allant jusqu‘à lui cracher dessus.
Celle-ci ne se sent pas capable de le quitter et ceci, même quand elle sera jugée pour l‘avoir frappé avec un couteau pour se défendre. La mère et la fille vivent dans l‘angoisse, craignant de dire un mot qui sera mal pris. Devenue adolescente, Élodie supporte de moins en moins ce père qui ne lui laisse aucune liberté, lui interdit d‘avoir un petit copain, va la chercher au lycée, fouille son portable. Un jour, il la gifle avec une telle violence qu‘il lui occasionne un hématome péri-orbital. Le motif en est qu‘il la soupçonne d‘avoir fumé un joint. Il lui confisque alors son téléphone. Élodie finit par se confier à l‘assistante d‘éducation de son établissement scolaire.
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Suivi de harcèlement
Face à cette initiative, Fanny réagira enfin en parlant à son tour. Interrogé, le fils aîné, qui ne veut plus voir son père, témoigne d‘une enfance de larmes et de cris. Lorsqu‘elles quittent le domicile familial en novembre 2020, leur tranquillité n‘est pas acquise pour autant. Richard attend sa fille à la sortie des cours, la suit en voiture. Il se poste à la sortie du travail de Fanny qui subit également des appels incessants. Si elles présentent toutes deux des signes anxiodépressifs, lui est décrit comme bipolaire fonctionnant sur un mode sado masochiste. Sa personnalité obsessionnelle nécessite un suivi psychiatrique.
À la barre, le prévenu admet avoir giflé « un peu fort » sa fille, concédant avoir « parfois quelques accès de colère ». Quant à sa compagne il affirme avoir lui-même subi des violences, évoquant l‘agression dont il a fait l‘objet. Il réfute par contre tout harcèlement.
Richard écope de 6 mois avec sursis assortis d‘un sursis probatoire de 24 mois avec injonction de soins. Il devra verser 400 € d‘amende pour violence envers sa fille.
*Richard, Fanny et Élodie sont des prénoms d’emprunt.