Claire Bernard et Gaël Le Coz sont agriculteurs-boulangers, c’est-à-dire qu’ils produisent eux-mêmes le blé qu’ils vont utiliser pour fabriquer leur pain. Le couple est établi depuis trois ans en Nouvelle-Aquitaine, « dans une ancienne ferme bovine réaménagée pour créer deux ateliers : un atelier paysan-boulanger, dont s’occupe Gaël, et un atelier en maraîchage bio intensif, qui est plus mon domaine », explique Claire Bernard.
Une solution économique et écologique
Cette façon de travailler leur permet de pérenniser leurs prix en dépit des crises : « On n’est pas impactés par l’augmentation du prix du blé, parce qu’on produit notre propre semence. On n’est pas impactés non plus par l’augmentation du prix de l’azote parce que notre production est bio. Ni par l’augmentation du prix de l’électricité parce qu’on a un four à bois, ni par l’augmentation du carburant parce qu’on produit en ultra-local », ajoute la jeune femme.
« On est vraiment dans un projet de production et de vente locale, c’est-à-dire que tout est basé au même endroit, confirme Gaël Le Coz. En gros, notre pain aura parcouru, de la semence à la vente, 10 kilomètres grand max… contre plus de 1.600 kilomètres pour un pain « normal ». Nos clients savent qu’en achetant notre pain, ils aident une entreprise qui est résiliente. »
Avec leur petite surface agricole, acheter à eux seuls du matériel n’aurait pas été rentable. Ils fonctionnent donc en « Cuma », c’est-à-dire qu’ils partagent le matériel nécessaire à leur activité avec des paysans voisins : « Le tracteur que je conduis coûte 90.000 €. Non seulement on n’a pas du tout les moyens d’en acheter un, mais ça ne serait pas du tout logique d’en avoir un vu la structure et la taille de notre exploitation », détaille le paysan.
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