Les recherches, immédiatement entreprises dans le secteur Luxey-Le Sen-Lencouacq par les gendarmeries de Roquefort, Brocas, Pissos et Mont-de-Marsan, les centres de D.F.C.I. de la région et le personnel de la base aérienne 118 C.E.A.M. de Mont-de-Marsan, devaient être interrompues…
Les recherches, immédiatement entreprises dans le secteur Luxey-Le Sen-Lencouacq par les gendarmeries de Roquefort, Brocas, Pissos et Mont-de-Marsan, les centres de D.F.C.I. de la région et le personnel de la base aérienne 118 C.E.A.M. de Mont-de-Marsan, devaient être interrompues en raison du brouillard, vers une heure du matin.
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Déjà l’espoir de retrouver sains et saufs les deux occupants du bombardier s’avérait très mince.
Avec des moyens accrus par la participation de la gendarmerie mobile de Mont-de-Marsan, les recherches reprenaient dès le jour venu, malgré le brouillard encore épais. Toutefois, vers 10 heures, le soleil se levait, ce qui permettait aux équipes sur le terrain de bénéficier de l’appoint d’un hélicoptère de la base de Cazaux. Peu après 11 heures, l’épave était repérée sur le territoire de la commune de Luxey (Landes), au lieu-dit Broustic, non loin des lagunes de Saoucilles, à 200 mètres de la route Lencouacq-Luxey, et à environ deux kilomètres des limites sud-ouest du champ de tir.
Autour d’un cratère d’environ 30 mètres de long sur quelque 10 mètres de large et de 1,50 m de profondeur, point d’impact principal, la végétation et des pins d’une vingtaine d’années étaient littéralement hachés par les débris éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, car il semble probable que l’avion a éclaté en percutant la terre.
À bord du Mirage IV se trouvaient le lieutenant pilote Raymond Blot, 33 ans, et le lieutenant navigateur Jean-Claude Gay, 31 ans, dont les familles ont été immédiatement prévenues par les soins de l’autorité militaire.
Les obsèques des deux infortunés aviateurs auront lieu mardi à Saint-Dizier.
Dès midi, hier, une commission d’enquête de l’armée de l’air était sur place afin de déterminer les circonstances et les causes de c e drame. Au cours de l’après-midi le général Blanc, commandant la 3e région aérienne, s’est, à son tour, rendu sur les lieux.
Jamais de bombe atomique en vol
Entré en service voici une dizaine d’années, le bombardier Mirage IV a été construit à soixante-deux exemplaires. Bien que tout ce qui se rapporte à la force française de dissuasion soit entouré de beaucoup de discrétion, on peut estimer qu’une dizaine d’exemplaires de cet avion ont été, à ce jour, victimes d’accidents. Ce qui, surtout si l’on tient compte que certains n’ont pas été totalement détruits, représente un taux de perte relativement faible.
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Conçu initialement comme bombardier à haute altitude, le Mirage IV a, été « reconverti » en avion de pénétration à basse altitude, afin de lui permettre de mieux déjouer les défenses de l’adversaire. C’est précisément une mission d’entraînement de ce genre qu’effectuait, avant-hier soir, le Mirage IV qui a été accidenté dans les Landes. Une telle mission se termine par un simulacre d’attaque sur le champ de tir de Captieux, qui consiste en une évolution dans le plan vertical, au cours de laquelle l’on largue une bombe d’exercice et à l’issue de laquelle il reprend rapidement son vol près du sol. Ceci afin de simuler le largage d’une bombe véritable et la manœuvre qui lui permettrait de ne pas être atteint par la déflagration.
Compte tenu du point de chute de l’avion, il semblerait que ce soit lors de la phase finale de ce simulacre d’attaque que l’accident s’est produit, l’avion percutant apparemment le sol avant d’y exploser.
L’enquête s’efforcera de déterminer s’il y eut ou non perte de contrôle, et si oui, quel en a été la cause : humaine ou mécanique.