Et si vous étiez déprimée à cause de votre stérilet ? Une étude épidémiologique menée par le GIS Epi-Phare vient d’établir un lien entre la dose de lévonorgestrel contenue dans le dispositif intra-utérin (DIU) et le risque de troubles dépressifs. Cela concerne les deux stérilets renfermant le plus de lévonorgestrel, soit 52 mg : le Mirena et le Donasert.
L’étude, qui s’appuie sur les données de remboursement de l’Assurance Maladie, montre que les femmes porteuses de ces deux types de stérilets utilisent légèrement plus d’antidépresseurs dans les deux années suivant la pose de ce contraceptif que celles portant un DIU moins dosé en progestatif.
Un surrisque d’utilisation d’antidépresseurs de 13 %
« Cette étude est la première à confirmer le risque de syndrome dépressif en cas d’utilisation de Mirena et Donasert et à montrer que ce risque dépend du dosage en hormone », explique Isabelle Yoldjian, directrice médicale au sein de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ce risque, déjà connu et inscrit sur la notice du médicament, est « faible à l’échelon individuel », nuance néanmoins la chercheuse. 4 % des femmes utilisant le stérilet à 52 mg prendront des antidépresseurs dans les deux ans suivant la pose du médicament, contre 3,6 % pour celles ayant un DIU à 19,5 mg. Soit un surrisque augmenté de 13 %.
Isabelle Yoldjian n’invite pas pour autant les femmes sous Mirena et Donasert à retirer systématiquement leur contraception. Même celles ayant des antécédents dépressifs. Si cette étude permet « une prise de conscience, le risque de troubles dépressifs doit être mis en perspective avec les bénéfices, notamment pour les femmes souffrant d’endométriose et ayant des ménorragies », estime la directrice médicale au sein de l’ANSM.
« Favoriser l’échange avec leur patiente »
En revanche, si une femme remarque des troubles inhabituels de l’humeur, se sent plus déprimée que d’habitude, Isabelle Yoldjian l’encourage à aller voir son professionnel de santé afin de discuter de ces symptômes et des alternatives envisageables. « On espère que les professionnels de santé vont prendre connaissance de cette étude et que cela va favoriser l’échange avec leur patiente à propos de leur contraception et des symptômes associés. »
En France, plus de 300.000 femmes se font chaque année poser un DIU hormonal, dont 214.000 un stérilet Mirena dosé à 52 mg.