
Les agents du centre de détention des Vignettes de Val-de-Reuil (Eure) sont en colère. À l’appel de l’intersyndicale (Force ouvrière et UFAP), une trentaine de surveillants de la prison rolivaloise étaient mobilisés dès 6 h ce mardi 14 février 2023 devant leur lieu de travail.
Cumul des heures supplémentaires
Leur objectif : dénoncer un manque d’effectifs et une dégradation de leurs conditions de travail au sein de la prison où travaillent 235 agents. Les syndicats pointent du doigt un « cumul des heures supplémentaires qui se compte par centaines à l’année » et un rythme de travail qui met les agents pénitentiaires à rude épreuve au quotidien.
« Pour pallier cette carence, l’administration fait travailler ses agents beaucoup plus, déplore Benjamin Gauthier, adjoint au bureau régional Force ouvrière Justice. Elle les rappelle sur leurs jours de repos, ce qui génère un nombre important d’heures supplémentaires à l’année, et par conséquent énormément de fatigue et d’épuisement psychologique. On ressent une grande crispation chez les agents qui passent plus de temps au travail que chez eux. Ce rythme de travail les prive de leur vie de famille. »
« Une carence de 13 postes »
« Le but est de montrer notre mécontentement », explique Benjamin Gauthier, qui estime que le centre de détention « souffre d’une carence en effectif de 13 postes à couvrir ». Cette tendance pourrait s’accentuer dans les prochains mois avec « de nombreux départs en retraites » prévus cet été, indiquent les syndicats. « De plus, la direction locale et interrégionale veut imposer un planning pour 2024 qui ne fait pas du tout l’unanimité et qui épuise encore plus les agents. »
À lire aussi
- Survols suspects de drone au-dessus de la prison de Val-de-Reuil
« C’est très difficile à gérer »
Benjamin Gauthier estime enfin que l’arrivée de renfort permettrait d’améliorer la sécurité des agents, lesquels seraient régulièrement pris pour cible par des détenus. « Il y a encore eu deux agressions d’agents la semaine dernière. C’est très difficile à gérer. » Les syndicats attendent désormais une réponse de l’administration pénitentiaire et espèrent que cette mobilisation leur permettra d’obtenir rapidement du renfort. « Nos réclamons rapidement un apport massif en effectifs, insiste Benjamin Gauthier. Treize agents seraient un minimum. »