Catherine Bournigal, 54 ans, a ouvert le 4 février sa brasserie de bières La Loüv, à Beaufou (Vendée). La gérante et son conjoint Damien Doucet se sont inspirés d’une légende locale, celle de la Dame Blanche…
L’histoire du breuvage
Parti guerroyer dans un temps ancien, le Seigneur de la Vergne rencontra une Sarrasine dont il s’éprit. La ramenant à Beaufou, il lui fit mener la belle vie, mais dut repartir au combat. Pendant son absence, elle devient infidèle, mais lasse de l’espèce humaine, ses amours se portèrent sur des fauves.
Une louve blanche apparut alors avec une meute, faisant régner le chaos dans les campagnes. De retour, le Seigneur de la Vergne décida de mettre fin au carnage en lui coupant une patte qui se transforma en une main dont il reconnut la bague.
Le seigneur retourna au château et trouva retrouve sa femme, la main tranchée, la tua aussitôt. Depuis, une Dame Blanche est aperçue de temps à autre à la Vergne.
Une bière traditionnelle
Quand elle a entendu cette histoire, la fille de restaurateurs elle-même entrepreneuse de Beaufou tenait alors un commerce hors de la commune.
Au sein du bar, on avait de plus en plus de demandes de bière traditionnelle. On en a vendu pendant le Covid, acheté du matériel pour brasser à la maison et distribué gratuitement la bière que nous produisions, pendant plus d’un an, avec de bons retours.
Au point dans un premier temps de refuser d’en faire un business. « Les gens voulaient payer ! » sourit Catherine Bournigal. « Il était hors de question de faire un trafic là-dessus. Alors, on a fait une enquête de qualité. »
Les goûteurs et leurs réponses ont permis de monter l’entreprise La Loüv, en hommage à la légende locale. S’inspirant ainsi du patrimoine pour promouvoir sa boisson, en assurant aussi la pérennité de l’histoire puisqu’elle la raconte volontiers à ses visiteurs, le texte narratif étant visible sur le comptoir d’accueil.
Du circuit court et trois gammes
La brasserie est installée dans un local de 650 m2, dont 500 dédiés à sa production.
« On vise les marchés, l’implantation dans les épiceries locales, les circuits courts. Nous travaillons avec une malterie en Charente-Maritime pour proposer trois gammes : blonde, ambrée et noire. »
Catherine Bournigal espère pouvoir développer une activité de fûts, spécialement pour les associations, les fêtes familiales ou d’entreprises.
Le nom de bière artisanale lui est encore refusé, puisqu’il faut présenter trois années de pratique pour l’obtenir. Mais nul doute que ce sera le cas en 2026. C’est pour cette raison que l’on parle alors de bière traditionnelle, respectant également une production conforme à la législation.
