
Fin août 2021 Guillaume (1), tout juste 15 ans, a atteint son objectif : il a trouvé un stage d’apprenti en boulangerie-pâtisserie, métier dont il rêve depuis toujours. Il va pouvoir faire sa formation au sein de la structure d’une grande surface.
Malheureusement, il va vite déchanter. L’un des ouvriers, âgé de 45 ans, se montre très pressant avec l’adolescent : main aux fesses, propos déplacés s’installent. Plus encore l’homme va lui envoyer des photos et des vidéos de femmes nues. « C’est lui qui a insisté pour que je le fasse », se justifie l’homme. Ce que conteste Guillaume.
Les faits vont se poursuivent jusqu’en mai 2022. Guillaume n’en peut plus, il va se confier à sa mère. Celle-ci dépose plainte.
Elle explique :
« Il avait changé de comportement. Avant il était plein de vie, souriant. Il était devenu renfermé, voire insolent. Il a trouvé la force de se confier, je n’avais rien vu venir. »
« Immature et pervers »
Au cours des investigations, il est apparu que l’homme adoptait une attitude similaire envers le personnel féminin. « Ces gestes étaient fréquents ? », interroge la présidente Emilie Rayneau. « Non », affirme le prévenu.
Pourtant l’expertise révèle « une problématique perverse. Il ne sait pas se positionner comme un adulte, il est immature ».
Pour le ministère public, « il est clair que les faits décrits se sont passés à plusieurs reprises ».
Le procureur de la République Olivier Couvignou estime « choquant lorsque l’on voit la différence d’âge ». Dix à douze mois de sursis probatoire pendant deux ans sont requis à titre de peine principale.
Le tribunal n’est pas allé jusque là. L’homme est condamné à six mois de sursis simple et à 1 500 euros de dommages et intérêts. Il a interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.
Aujourd’hui, l’homme ne travaille plus dans l’entreprise, ni Guillaume qui a retrouvé la sérénité dans une autre boulangerie de la ville.