Un an après la disparition de Brice Louge, le mystère reste entier à Labarthe-Rivière. Alors que ses proches organisent une marche blanche en son honneur ce dimanche, La Dépêche revient sur cette affaire avec un décryptage vidéo.
Le canal du Camon, dans le Comminges, n’a pas encore livré tous ses secrets. Il y a un an, une affaire hors normes est venue semer le trouble dans la petite commune de Labarthe-Rivière. Le 20 février 2022, Brice Louge, ouvrier agricole âgé de 30 ans, a disparu sans laisser de trace. Ce soir-là, il avait été surpris au lit avec sa patronne, par le fils de cette dernière. Une dispute avait éclaté mais aucun coup n’avait été échangé. Brice Louge aurait quitté la maison de celle-ci au volant de sa Clio, avant de s’évaporer dans la nature.
Les gendarmes et les amis de Brice se sont organisés pour lancer des recherches. Les bois, les rivières, les lacs sont explorés et survolés à l’aide de drones. Mais aucune trace de Brice, jusqu’au 2 août 2022, où un sonar hypersophistiqué a permis de retrouver sa Clio au fond du canal de Camon, à 200 mètres de la maison où avait éclaté la dispute.
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Retrouvé allongé à l’arrière du véhicule
Le jour où les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Gaudens, assistés par la section de recherches de Toulouse, ont sorti sa voiture, Brice se trouvait à l’arrière du véhicule, allongé. L’une de ses fenêtres était ouverte, à l’avant. L’autopsie révélera qu’il est mort par noyade. La voiture, elle, était sérieusement abîmée. Le toit était enfoncé, le pare-brise fissuré. Les experts du département véhicule de l’institut criminel de la gendarmerie estiment que la Clio a pu être renversée, voire effectuer un tonneau.
Mais les investigations menées par les enquêteurs n’ont jamais permis d’étayer cette hypothèse. Après avoir multiplié les écoutes, les auditions et les expertises, les militaires ont définitivement écarté la piste criminelle. Un an après sa disparition, l’enquête est quasiment bouclée.
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La carrosserie a pu être déformée par le courant selon un expert du CNRS
D’après les gendarmes, le monde de Brice s’est écroulé lorsqu’il a été surpris au lit avec la femme de son chef. Ce soir-là, quand le trentenaire est monté pour la dernière fois dans sa Clio, il venait de perdre son travail et l’amour de sa vie. Les enquêteurs pensent qu’il s’est volontairement jeté dans les eaux du Canal de Camon. » La présence de la centrale hydroélectrique, à une centaine de mètres de son point de chute, peut considérablement accélérer le courant de l’eau et donc expliquer la déformation de la carrosserie de son véhicule », selon un expert du CNRS.
De leur côté, les parents de Brice, représentés par Mes Camille Lauga et Joris Morer se battent pour que la juge d’instruction demande des compléments d’expertises. Ils estiment que l’affaire n’a pas dévoilé tous ses secrets. Les avocats et les proches de la victime ne croient absolument pas au suicide. » Pourquoi a-t-il été retrouvé à l’arrière du véhicule alors que sa fenêtre avant été ouverte ? », s’interroge l’un de ses compagnons de chasse. D’après eux, l’agriculteur a été poursuivi avant sa mort. « Soit il a été forcé de rentrer dans l’eau, soit il a été balancé dans le canal après sa mort », estime un de ses amis. À ce jour, rien ne permet de confirmer cette piste.
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