Stéphane Hénon a joué pendant 16 ans Jean-Paul Boher dans Plus belle la vie. Alors que la série s’est arrêtée en novembre 2022, le comédien, installé au Cailar, continue de tourner dans différents téléfilms et séries.
Stéphane Hénon a incarné pendant 16 ans un des personnages emblématiques de la série Plus belle la vie, diffusée sur France 3 jusqu’en novembre 2022. Dans le Café de l’avenir, au Cailar, village où il habite depuis plus de trois ans, il raconte sa vie d’après.
Comment s’est passé le dernier jour à Plus belle la vie? Quelle ambiance?
Ça faisait un mois que les gens partaient, à chaque fin de scène, on se disait au revoir, on applaudissait. On n’en pouvait plus à la fin! Après c’était triste mais j’ai tendance à voir le verre à moitié plein. C’est une vraie aventure humaine, on aura fait cette histoire ensemble.
À quoi ressemble votre quotidien à présent?
Je tourne à droite à gauche, je suis toujours par monts et par vaux. Quand on est intermittent du spectacle, notre métier est de trouver du travail. Je n’ai pas de routine. Le 11 janvier je vais commencer à jouer dans une série qui s’appelle Noir comme neige en Savoie. Pour le coup je me retrouve de l’autre côté, je joue un voyou. Je réponds aux questions, au lieu de les poser comme Boher (policier dans Plus belle la vie, NDLR)
Après le dernier tournage, qu’avez vous fait?
Je n’ai pas arrêté de tourner. Récemment j’étais à Font-Romeu jusqu’à fin décembre, pour le téléfilm Meurtres à Font-Romeu. C’était intense, dans la neige. Pendant un mois, on se levait à 6h, on se couchait à 19h, là il y avait une routine! Ce qui est drôle, c’est que le producteur était Hubert Besson, celui qui a créé Plus belle.
Trois jours après Plus belle, TF1 m’a contacté pour jouer dans Leo Matéï, une série avec Jean-Luc Reichmann. Je jouais un boulanger, un salaud aussi. Ou je joue un flic, ou je joue un salaud, en France on n’a pas beaucoup de choix de toute façon.
« Pour le coup, je vais jouer un voyou, je me retrouve de l’autre côté. »
Vous faites des rôles de personnes pas très fréquentables…
C’est ça. Au départ, Boher, c’était un personnage raciste, un type pas fréquentable du tout. Il était censé rester que trois mois. Je rajoutais des petites choses pour racheter le personnage, des blagues à la fin des répliques, ou je buvais un verre de lait. Ça rend plus doux. Vous pouvez dire des horreurs, avec un verre de lait, je trouve que ça passe mieux. Les auteurs ont vu que ça a créé une sorte de buzz sur internet. Des gens ont créé une sorte d’association de filles qui adoraient ce personnage et qui disaient « on veut le garder! »
Arrivez-vous à vous séparer de votre personnage de Boher?
C’est un peu notre métier de changer de personnage. Et puis Boher il avait tellement de personnalités différentes…Non c’est plutôt amusant. Ce qui était compliqué à Font-Romeu, c’est que je jouais un gendarme. D’ailleurs, c’est marrant, pour ce gendarme à Meurtres à Font-Romeu, Marion Lallier, la réalisatrice que je connais très bien, une fois elle m’a dit sur une scène « Attention tu fais du Boher! » Bon, c’était une fois, une scène sur 20 jours, un interrogatoire d’ailleurs.
Alors il fallait casser l’image de Boher. C’est comme le boulanger, fallait pas qu’on se dise « tiens c’est Boher déguisé en boulanger. » Du coup, il faut trouver des trucs, être différent, même physiquement, changer des choses. Par exemple, pour le gendarme à Font-Romeu, j’étais très strict, j’avais une belle mèche, bien coupée. Ce qui était tout le contraire de Boher, qui s’en foutait, qui avait les cheveux en l’air.
Pensez-vous que Boher restera en vous?
Après 16 ans, il est forcément un peu en moi. Et tant mieux d’ailleurs, il est plutôt sympa au fond. Très français, toujours en train de gueuler. Mais j’essaie d’être différent. Je pense qu’à Noir comme neige, je vais créer un personnage physiquement différent, peut être avec une petite moustache…C’est toujours sympa, ce n’est pas contraignant, car c’est un métier passion.
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