
Dans les communes rurales, le manque de médecin se fait sentir. Celui des agriculteurs également ! C’est ce qui ressort des études de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire, qui s’est rapprochée de la communauté de communes Vie et Boulogne (Vendée) pour tirer la sonnette d’alarme et encourager la transmission.
« Une vache perdue, c’est un hectare d’herbe perdu aussi », prévient Benoît Greffard. Le responsable de territoire à la Chambre régionale d’agriculture intervient sur Vie et Boulogne, dans l’agglomération yonnaise et sur le grand littoral. Avec le même discours à chaque fois.
Le nombre de sièges d’exploitations diminue, car il n’y a pas de repreneurs. Et ceux qui se lancent voient leur surface de terre augmenter. En 2023, il y aura 30 départs en retraite d’agriculteurs en Vendée, pour dix installations.
Guy Plissonneau, président Vie et Boulogne rappelle que « nous sommes sur un territoire rural. Les élus ont souhaité engager un travail commun, une réflexion sur la transmission des exploitations agricoles. Le foncier, ce n’est pas le plus compliqué. Mais ça l’est pour l’élevage et les bâtiments. »
Vendre un siège d’exploitation à des particuliers après une retraite, peut être un peu délicat. Le risque est d’attirer des personnes qui ne souhaitent pas cohabiter avec les terres agricoles proches.
Un travail de 30 ans mal ciblé
Jordy Bouancheau est éleveur sur le secteur. Il est aussi élu à la Chambre d’agriculture. Et n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat quand il s’agit de faire le bilan des actions passées.
Nous sommes très sollicités sur ce sujet. La pyramide des âges indique un taux de renouvellement important à venir. Mais ce n’est pas une science exacte. Depuis 30 ans, nos actions ne correspondent peut-être pas aux enjeux, qui sont multiples.
L’image vieillotte du paysan en bottes et chemise à carreaux dans sa salopette bleue qui ne part pas en vacances a survécu.
Les élus et salariés de la Chambre d’agriculture ont une profession à redorer. « On ne peut pas travailler seuls sur la transition, prévient-il.

« Mais avec des partenaires qui gravitent autour du monde agricole. Une exploitation crée sept emplois. Mais les gens venaient nous voir pour leur retraite à partir de 60 ans. Ça ne fonctionne pas comme ça… L’objectif est que les anciens partent le plus riche possible et que les jeunes soient accompagnés. On est sur une mission de service public. »
Travailler la communication
Benoît Greffard prévient qu’il faut travailler la communication. « Sur les dix territoires pilotes dans cette démarche régionale, Vie et Boulogne est le premier Vendéen. Nous avons un plan d’action jusqu’en 2023. L’agriculture est quand même un maillon essentiel de l’économie. Il ne faut pas suivre la communication des détracteurs, mais nous mettre en avant. »
Dès la cinquantaine, les exploitants peuvent se renseigner sur leur avenir. Et il y a urgence, car sur les 569 chefs des 341 exploitations de Vie et Boulogne, 176 ont plus de 55 ans. 14 dépassent même les 65 ans ! De 16 installations en 2018, le secteur est descendu à 3 en 2021 et remonte péniblement à 10 cette année.