L’homme de 51 ans, cheveux grisonnant tirés en arrière, comparaissait au tribunal judiciaire de Bordeaux le lundi…
L’homme de 51 ans, cheveux grisonnant tirés en arrière, comparaissait au tribunal judiciaire de Bordeaux le lundi 13 février, pour des faits de violences, harcèlement et menaces qui ont commencé à Ambès au domicile de la victime, Marie-Laure, 49 ans. Dans la nuit du 24 au 25 janvier, Fabrice lui attrape les cheveux, la gifle par deux fois et lui crache dessus. Le 31, terrorisée, cette mère de famille, qui habite avec sa petite de 8 ans, se réfugie chez sa fille aînée. La traque commence.
Insultes et menaces
Entre le 1er et le 2 février, l’homme a envoyé plus de 800 SMS et MMS à la victime. Il l’insulte, la menace de mort ou de transférer des vidéos de leurs ébats sexuels à ses enfants. Puis l’intimidation monte d’un cran. Il pénètre dans le domicile de son ex-compagne et lui envoie des photos, se présente à son travail et surveille le domicile de sa cousine.
À bout, Marie-Laure franchit la porte du commissariat de Bouliac le 2 février. « À travers les procès-verbaux, on ressent la crainte des gendarmes », assure l’avocate de la victime, Me Saurat-Fontagnere. Les forces de l’ordre contactent le prévenu, qui ne donne pas de réponse. « Les faits sont d’une telle gravité que les gendarmes font une demande de géolocalisation au parquet », rappelle la procureure Frédérique Porterie. Fabrice s’en est amusé, et toise la police. Il allume son portable à un endroit, l’éteint puis le rallume ailleurs. Il sera finalement interpellé le 10 février.
Il a été condamné à 15 mois de prison ferme et 15 mois avec sursis probatoire pendant trois ans. Il a l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et sa fille, et l’interdiction d’aller sur les communes d’Ambès et de Saint-Loubès.
« Relation compliquée »
Frédérique Porterie en a profité pour rappeler les statistiques liées aux violences conjugales. « Au parquet de Bordeaux, fin 2022, il y a eu 4 000 plaintes relatives aux violences conjugales. » La procureure avait requis 30 mois d’emprisonnement dont six avec un sursis probatoire.
Assis dans le box, les épaules voûtées, Fabrice tente de justifier son acharnement. « C’est une relation compliquée », commence-t-il. « Je sentais que ça avait changé, je voulais juste qu’elle me dise ce qu’il se passait ». « On s’était promis que sa fille n’irait pas au contact de son ex-mari, mais elle m’a menti », continue-t-il. Des paroles qui enragent Me Saurat-Fontagnere. « Ce dossier m’inquiète. Monsieur nous explique qu’au final, c’est à cause de madame. »
L’avocate de Fabrice, Me Chloé Vidal, a souligné l’absence de fait similaire au casier de son client. « La présentation actuelle est peut-être ce dont il avait besoin pour prendre la mesure de ce qu’il a fait », plaide-t-elle. Ce que soutient le prévenu une fois le jugement énoncé. « Qu’elle soit tranquille, c’est terminé », promet-il.