
La justice est fréquemment confrontée à des affaires de violences au sein de couples. Quand cela arrive, l’auteur des violences est souvent placé en attendant son procès sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec la victime. C’est ce qu’il s’est passé pour ce couple du Tréport (Seine-Maritime).
« Sinon il va me tuer »
Le 21 août dernier, une habitante appelle les gendarmes car un homme et une femme sont en train de se disputer violemment sur la voie publique en présence d’enfants.
La dispute aurait débuté dans le véhicule du couple. L’homme et la femme avaient consommé de l’alcool. L’homme est sorti de la voiture et a tapé sur celle-ci puis il a frappé sa femme au visage. La femme remonte dans la voiture et demande à sa fille qui est au volant de démarrer : « Sinon il va me tuer » indique-t-elle.
« Oui, mais j’aime ma femme »
Les gendarmes constatent les faits, une procédure est ouverte et l’homme est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de contact avec sa compagne et de se présenter au domicile conjugal.
Mardi 24 janvier, lorsque la juge l’invite à se présenter à la barre du tribunal, elle lui fait remarquer qu’il est arrivé avec sa compagne, qu’ils se sont assis l’un à côté de l’autre et que c’est une drôle de manière d’appliquer une décision de justice. La femme explique que c’est elle qui a repris contact parce que les enfants avaient besoin de leur père. « C’était à vous de ne pas accepter » explique la magistrate au prévenu. « Oui; mais j’aime ma femme ».
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Cette situation provoque la colère de la substitut du Procureur de la République qui y voit là une façon de se moquer de l’institution judiciaire. « Comment voulez-vous qu’au moment de mes réquisitions je puisse vous faire confiance. Je me moque que vous vous aimiez, l’important c’est de vous aimer de la bonne façon, pas en portant des coups à votre compagne ».
La colère passée, la substitut convient que le couple semble avoir évolué et que ces faits ne sont, l’espère-t-elle, qu’un incident de parcours. Elle requiert une peine de 4 mois de prison avec sursis et l’obligation de suivre un stage de sensibilisation aux conséquences des violences intrafamiliales.
Le tribunal suit ces réquisitions et lève de fait l’interdiction de contact. Ces deux-là vont pouvoir continuer à s’aimer sans se cacher.