Par Sudouest.fr avec AFP
Le parquet a requis, mardi 31 janvier, sept ans d’emprisonnement contre Vadym Huzhva, marchand d’art ukrainien qui comparaît à Nancy pour le vol de plusieurs tableaux de maître en France dont « Port de La Rochelle »
Devant la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), le procureur de la République, Vincent Legaut, a réclamé sept ans d’emprisonnement ainsi qu’une interdiction définitive du territoire français pour le prévenu, âgé de 64 ans. C’est le vol du « Port de La Rochelle », toile de l’impressionniste français Paul Signac, au musée des Beaux-Arts de Nancy en mai 2018, qui avait permis de remonter jusqu’à lui. À l’encontre de ses trois complices, jugés par contumace puisque détenus en Ukraine et dont l’implication est plus floue, le procureur a requis cinq ans d’emprisonnement et la même interdiction de territoire.
Des peines qui tiennent compte du fait que ces vols ont été « préparés par des spécialistes », qu’ils concernent « des objets de très grande valeur », avec une « répétition, indice de dangerosité en termes de récidive », a souligné le procureur, tout en évoquant « un préjudice culturel ».
« Calomnies ! »
Outre l’œuvre de Signac, Vadym Huzhva répond de cinq autres vols : un livre ancien et unique, constitué de 12 gouaches de peintres russes, commis à l’Hôtel des ventes de Drouot ; un Renoir dérobé à la salle des ventes de Saint-Germain-en-Laye et un Giorgio De Chirico au musée Fabrégat de Béziers ; et deux tableaux volés à l’Hôtel des ventes du Château de Versailles, un Eugène Boudin et un Eugène Galien-Laloue
« Calomnies ! », a lancé plusieurs fois au cours des débats Vadym Huzhva, s’énervant contre la présidente, vociférant contre la juge d’instruction et se disant victime d’un « complot ».
C’est d’ailleurs la ligne de défense suivie par son avocate, Me Samira Boudiba, convaincue qu’il n’est pas le chef dépeint par l’accusation. Elle a plaidé la relaxe pour les cinq vols, estimant qu’il n’y avait pas assez d’éléments de preuve.
Celui qui se présente comme antiquaire indépendant entre l’Ukraine et la Russie a réponse à tout, notamment pour expliquer sa présence sur les lieux aux dates des vols. « Le fait qu’il soit en France à chaque fois qu’a lieu un vol est une coïncidence, pas une preuve ! », a-t-elle soutenu. La décision du tribunal est attendue dans la soirée.