Par Patrick Auffret Publié le 78actu Voir mon actu Suivre
Actu : Laurent Richard, quelle est votre analyse du budget 2021 du Département ?
Laurent Richard, président de la commission des finances au Conseil départemental :
Nous avons un budget 2021 qui montre une excellente maîtrise des dépenses de fonctionnement. Elles sont les plus basses de France par habitant. Cela montre une gestion rigoureuse et vertueuse. En même temps, cela nous permet de dégager un fort taux d’autofinancement afin d’avoir une politique d’investissement très forte. C’est une manière d’utiliser du mieux possible l’argent public par des équipements, des aménagements qui bénéficient à tous plutôt qu’à le consacrer à un fonctionnement interne.
Nous continuons aussi nos missions sociales avec 700 millions dédiés à toute notre compétence sociale. L’investissement représente 467 millions cette année, c’est notre plus grosse année d’investissement de toute la mandature. Il a pourtant toujours été élevé. En 2020, nous étions le département de France avec la plus belle dépense d’investissement, nous le serons sans doute aussi cette année. C’est très vertueux et nous sommes trois fois moins endettés que la moyenne des départements d’Île-de-France.
Quels sont les gros investissements prévus en 2021 ?
L R : Il y en a beaucoup dans le domaine du développement durable, avec toutes les mobilités, comme Eole, le Tram 13, les circulations douces. Il y a aussi un effort très important au niveau des collèges avec 50 millions. Plus de 50 millions vont à la rénovation et à la construction de collèges neufs, toujours en respectant des règles environnementales très exigeantes. Un choix délibéré de notre part. Il y a aussi une grosse part consacrée à l'amélioration du réseau routier.

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Quel est l'impact de la crise sanitaire sur ce budget ?
L R : Nous consacrons 45 millions de plus qu'auparavant pour le RSA. La dépense a augmenté de 32 % en deux ans, c'est considérable ! Autrement dit, nous avons mis 32 millions pour limiter les conséquences du Covid, soit en dépenses directes de protection individuelle, soit en apportant des aides concrètes aux commerçants. Il y a 12 millions d'euros dans le budget pour pouvoir intervenir pour le commerce. Nous sommes déjà en train de le faire pour les confinements précédents mais il est plus que probable qu'en mai ou juin, nous prendrons une délibération pour la période de confinement qui démarre. On continue à soutenir les loyers de tous nos commerçants, des restaurateurs, des cafés mais aussi depuis novembre de toutes les activités touristiques, culturelles et sportives. Je parle là des entreprises, pas des associations.
Cette crise a-t-elle déjà engendré beaucoup de fermetures ?
L R : Peu, très peu, grâce aux aides de l'État. Il est aussi très actif. Cela sauve les petits commerces car l'État a été généreux comme nous le sommes pour les commerces de petite taille. Pour les commerces plus importants, c'est plus difficile, car l'aide n'est pas suffisante pour compenser l'importance de leurs pertes et de leurs charges. Mais les petits peuvent résister grâce à toutes les aides qu'on leur apporte.
Cela représente des sommes colossales. Cela va se faire au détriment de quoi ?
L R : Pour nous non, nous pouvons l'avaler mais la capacité d'autofinancement, qui permet de financer au maximum les investissements sans avoir trop recours à l'endettement, a baissé de 187 millions. C'est le coût de la crise. Malgré cet effet crise, on garde une situation financière saine. C'est autre chose pour l'État. Au niveau national, les sommes données, notamment pour le chômage partiel, sont considérables. Cela touche très fortement l'endettement national qui était déjà élevé. Comment allons-nous rattraper cela dans l'avenir, c'est la question et très honnêtement, on peut craindre au niveau de la loi de finances 2022, c'est-à-dire après l'élection présidentielle, des surprises pas très agréables pour les collectivités. Elles vont sûrement encore être mises à contribution pour sauver les comptes de l'État.