Par Thomas Richardson Publié le 78actu Voir mon actu Suivre
L’ouverture, depuis début décembre, de la nouvelle aile F de l’hôpital intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) signifie aussi un pôle femme mère enfant (*) flambant neuf (en grande partie du moins, la pédiatrie n’ayant pas encore changé de locaux) . « En 2020, nous avions eu un peu moins de 4 000 naissances. Cette année, au vu du démarrage de l’activité, on s’attend à atteindre au moins 4 500 d’ici la fin de l’année. À terme, on pourrait atteindre les 5 000 naissances. »
Françoise Damageux, coordinatrice en maïeutique et cadre du pôle femme mère enfant, se félicite des nouvelles conditions de travail pour l’ensemble du personnel de la maternité (plus de 78 sages-femmes, 96 auxiliaires de puériculture et aides-soignantes, 12 infirmières, 6 puéricultrices, agents de services hospitaliers…) Sans oublier les médecins gynécologues obstétriciens (25 équivalents temps plein) dont le chef de service, le professeur Fauconnier et le professeur Rosenberg qui gère la maternité.
« Comparé à nos anciens locaux qui étaient plus bruyants, ici, c’est beaucoup plus calme. » Plus reposant aussi pour les patientes qui sont manifestement plus nombreuses qu’avant à vouloir accoucher à l’hôpital de Poissy.
« Auparavant, nous étions moins attractifs. On ne proposait que des chambres avec deux lits, les douches étaient communes. C'était inacceptable pour beaucoup de monde, ce qu'on peut comprendre. Les gens venaient pour la technicité de nos équipes, mais pas pour nos locaux. »
Chambres de prétravail
Aujourd’hui, toutes les chambres (d’une surface allant de 14,5 à 16 m2) sont individuelles (hormis quatre qui ont deux lits, comme l’exige la réglementation). « Chaque chambre est équipée de douche, sanitaire et d’un espace pour changer les bébés. »

Parmi les autres nouveautés, technologiques cette fois :
« Nous avons la centrale des monitos. En salles de naissance, les patientes qui accouchent sont sous monitoring. Depuis le poste central, nous pouvons suivre à la fois les grossesses des patientes dans nos huit salles de naissance mais aussi dans les salles de prétravail et dans les chambres des grossesses à haut risque. » Autre amélioration : « Dans le bâtiment historique, on n'avait pas assez de place pour avoir des chambres de prétravail. Aujourd'hui, nous en avons cinq dont deux avec une baignoire et nous avons une salle d'accouchement qui peut être utilisée comme salle physiologique (pour les patientes qui veulent un accouchement moins médicalisé). »
Réparti sur trois niveaux, le nouveau pôle femme mère enfant occupe une surface plus grande qu’auparavant dans le bâtiment historique. « Nous avons le même nombre de lits, sauf pour les grossesses à haut risque où nous avons un lit de plus. En réanimation néonatale, nous avons changé l’organisation avec moins de lits de soins intensifs et plus de lits de réanimation (16). »

La capacité d’accueil en simultané est de 55 patientes (55 lits en suite de couche). « Nous avons également quinze lits pour les grossesses à haut risque. Et nous pouvons aussi accueillir les mamans dans l’unité Kangourou composée de six lits. » Dans une unité Kangourou, les bébés prématurés sont soignés auprès de leurs mères. « Les six lits sont quasiment pleins en permanence. »
20 % de grossesses pathologiques
La crise sanitaire a accentué une pratique qui était déjà en place auparavant : les sorties précoces. Les mamans quittent l’hôpital, un, deux ou trois jours après l’accouchement et sont généralement suivies à domicile par une sage-femme libérale. « Nous avons quelques patientes qui sortent le jour de l’accouchement, mais c’est rarissime. »
La maternité de Poissy est la seule de type 3 dans les Yvelines (lire page précédente). À ce titre, elle traite environ 20 % de grossesses pathologiques par an.
« Nous travaillons en réseau (Maternité en Yvelines et Pays associés, Mypa) avec les autres maternités des Yvelines. Ce n'est pas parce que nous sommes de type 3 que nous sommes meilleurs. Nous avons simplement des locaux et des services qui permettent de prendre en charge des pathologies. Une patiente qui a une grossesse normale et qui habite près de Meulan, qu'elle aille accoucher à Meulan. Elle sera plus près de chez elle. Et, en cas de souci, elle viendra automatiquement accoucher à Poissy. C'est le message qu'on essaie de faire passer à la population. »
À noter qu’en cette période de crise sanitaire, les visites sont interdites à l’hôpital. À la maternité, seuls les papas sont autorisés dans la limite de quatre heures par jour.
(*) Le pôle femme mère enfant comprend la maternité, la gynécologie, la PMA, la pédiatrie et le service des prématurés (réanimation, soins intensifs, médecine néonatale et unité kangourou).